commentaire menant à une réflexion très différente : Bon, ben là il y a vraiment de la matière à du debunking sur la dernière vidéo d'Heu?reka sur l'idée d'annuler la dette publique détenue par la BCE : beaucoup, beaucoup d'erreurs factuelles. Évidemment, je vais mettre le doigt sur les erreurs (mais bon dans cette vidéo tout est à peu près faux), donc ça va un peu tailler. Je considère toujours qu'il fait une tentative estimable de comprendre et de présenter pédagogiquement des sujets complexes, mais pour le coup c'est largement raté. Je vais être un peu dur, parce que son ton est inadapté - "les financiers ne comprennent rien, je vais tout vous expliquer", c'est très naïf de la part d'un amateur. Il faut bosser 2x plus les dossiers quand on n'a pas une compréhension professionnelle, et il se repose peut-être un peu trop sur ses lauriers d'influenceur à succès (succès mérité par sa mise en lumière pédagogique de sujets compliqués) et bosse moins. 1) "Les impôts ne servent pas à rembourser la dette" : ben si, ils servent en partie à ça. L’État doit couvrir ses flux sortants (dépenses, remboursement du principal + intérêts de la dette) par des ressources (impôts, revenus du patrimoine de l’État etc.). Quand ces ressources ne couvrent pas les sorties, l’État doit lever des fonds sur les marchés. C'est très, très franco-français de penser qu'on ne rembourse jamais la dette parce qu'on fait toujours du rollover à 100% ou plus (c'est-à-dire que la dette publique augmente continument). Un État bien géré (l'Allemagne, par exemple) applique un rollover < 100% en périodes économiquement favorables, c'est-à-dire qu'il utilise ses ressources (fiscales ou autres) pour se désendetter. 2) "Les défauts souverains sont très courants" : heureusement pas si courants que ça, et pour le coup, il aurait pu jeter un coup d’œil aux conséquences pratiques d'un défaut souverain : en général, ça entraîne une perte instantanée d'accès aux marchés (puisque personne ne veut évidemment plus prêter). Si l’État défaillant a un déficit budgétaire (ce qui est généralement le cas), il faut trouver des ressources extérieures (dans la mesure où des dépenses doivent être réglées en devises étrangères) pour financer ce déficit (FMI etc.), et appliquer (sous la pression des prêteurs internationaux) une austérité carabinée pour atteindre aussi vite que possible une position d'excédent budgétaire primaire. Ce n'est vraiment pas une situation enviable, ça fait toujours de la casse sociale. 3) "La banque centrale n'a pas de créanciers" : [:lectrodz] Ben si ! Entre dire que "la banque centrale ne peut pas faire défaut" (dans la devise qu'elle imprime) - ce qui est vrai - et dire que "la banque centrale n'a pas de créanciers" - ce qui est faux - il y a une différence. Il suffit de regarder le bilan de la BCE ou de la Banque de France pour voir ce qu'elles ont à leur passif : - la circulation fiduciaire -> les créanciers sont les agents économiques qui détiennent ces billets - les réserves (obligatoires et excédentaires) des banques -> les créanciers sont les banques - les opérations d'absorption de liquidité -> les créanciers sont les banques - le compte du Trésor -> le créancier est l’État - les engagements envers des prêteurs internationaux -> cela peut être le FMI, la Fed etc. - le capital -> détenu par l’État, s'agissant de la Banque de France 4) "Aucune conséquence pour personne d'annuler la dette publique détenue par la banque centrale" : [:so-saugrenu3:2] Énorme problème de logique : il explique bien le fait que les banques centrales encaissent les coupons sur les titres d’État qu'elles achètent (QE), puis distribuent des dividendes à leurs actionnaires (généralement les États). Mais il néglige totalement tous les autres revenus (bien plus importants) des banques centrales : principalement le seigneuriage, c'est-à-dire le privilège, pour la banque centrale, d'émettre des passifs à taux nuls (billets, réserves des banques) et d'utiliser ces ressources pour acheter des actifs qui, eux, vont générer des revenus : ça, c'est une énorme vache à lait pour les banques centrales, donc pour les États. Si tu annules la dette publique détenue par la BCE et la Banque de France, ben tu tues cette vache à lait pour quelques décennies... voire quelques siècles (aussi longtemps qu'il faudra pour recapitaliser la banque centrale). Et ça, ça a un impact important et durable sur les ressources de l’État. 5) Les taux négatifs, on s'en fout (il zappe totalement) : ben non, le fait que la BCE achète de la dette publique à taux négatifs opère factuellement un transfert monétaire (mais un transfert monétaire légal, contrairement à une annulation de la dette publique) aux États. Le mec n'a juste pas intégré le concept de taux négatifs : quand tu peux émettre à taux négatifs (ce qui est le cas aujourd'hui de la France), ben tu peux devenir rentier juste en t'endettant : c'est magique (je sais bien, c'est difficile à intégrer conceptuellement). Annuler la dette publique française ou allemande achetée à taux négatifs par l'Eurosystème, c'est juste tuer une autre belle vache à lait pour ces États... 6) "La planche à billets n'est absolument pas inflationniste" : avant de dire une ânerie pareille, il devrait faire l'effort de comprendre ce qu'est l'inflation, et quels sont ses déterminants. L'inflation reflète l'évolution au cours du temps du prix (réel) de l'argent. Comme pour n'importe quel bien, le prix est une fonction de l'offre et de la demande. L'inflation est donc fonction de l'offre et de la demande de monnaie. Donc pour dire que l'émission monétaire des banques centrales, i.e. l'offre de monnaie, n'a aucun impact sur l'inflation, il faut vraiment prendre son élan... Ce n'est absolument pas une preuve de la supposée absence d'effet inflationniste de l'émission monétaire de dire que la masse monétaire croît beaucoup plus vite que l'inflation. La planche à billets est un facteur inflationniste parmi d'autres, et en face il y a des facteurs déflationnistes puissants (mondialisation, digitalisation, vieillissement démographique...). Si on pensait que le QE n'a aucun effet inflationniste, alors ni la Fed, ni la BCE, ni la BoJ etc. ne feraient de QE. C'est le principal objectif du QE : combattre la menace de déflation. Sans QE, on serait dans une déflation carabinée. 7) "L'annulation de la dette publique détenue par la banque centrale n'aurait pas d'effet sur l'inflation" : affirmer ça sans nuances, c'est la meilleure façon de se planter. Certaines banques centrales (Finlande, République Tchèque etc.) ont réussi à faire leur job de maintien de la stabilité des prix tout en ayant un capital négatif. Mais dans les pays émergents, une banque centrale peu solvable (par exemple parce qu'elle sert de vache à lait à l’État) est généralement associée à une monnaie peu crédible. Si les banques centrales de la zone euro avaient tout d'un coup une insolvabilité durable (en conséquence d'une annulation de dette), on ne peut pas affirmer que cela n'aurait aucun impact sur leur capacité à accomplir leur mandat de maintien de la stabilité des prix. Beaucoup d'agents économiques considéreraient sans doute que cette annulation de dette reflète une perte d'indépendance de la BCE, avec un impact négatif sur sa crédibilité à maintenir une monnaie stable (craintes conduisant à une dépréciation de l'euro sur le marché des changes, une hausse de l'inflation etc.). 8) Le coût de refinancement de la dette publique, on s'en fout (il zappe totalement) : c'est bête, parce que c'est vraiment ça la question essentielle à se poser quand on réfléchit à la pertinence d'une annulation de la dette publique détenue par l'Eurosystème. En toute probabilité, une telle annulation conduirait à une hausse massive des taux de refinancement de la dette souveraine européenne, par 3 canaux : (i) craintes des créanciers internationaux d'une perte d'indépendance de la BCE (fiscal dominance) et un repricing du risque inflationniste dans la zone euro, (ii) perte de discipline budgétaire pour les États de la zone euro (= politique budgétaire YOLO [:dileste3:3] ), et (iii) craintes des créanciers internationaux d'un élargissement de l'annulation / restructuration de la dette publique aux autres créanciers (légalement pari passu avec la banque centrale). 9) "L’État peut augmenter sans souci les levées de fonds sur les marchés" : oui mais (i) au bout d'un moment le taux de refinancement de la dette publique augmenterait et (ii) il faut aussi réfléchir aux effets économiques d'une augmentation massive de la dette publique (ce qu'il ne fait jamais dans sa vidéo) : quand l’État devient obèse, il absorbe des montants croissants de capital pour se refinancer ; ce capital n'est plus disponible pour les entreprises et les ménages (crowding out). Et comme l’État est plutôt plus mauvais gestionnaire que les entreprises et les ménages (oui, c'est libéral de dire ça, mais surtout c'est vrai), ben l’État obèse finit par tuer à petit feu la croissance, l'innovation, la vie économique réelle du pays. Donc c'est vraiment une mauvaise idée de penser que l’État peut augmenter sa dette tant qu'il n'y a pas de problème d'accès aux marchés... c'est ultra myope sur le plan économique. 10) "On peut interpréter l'Article 123 du Traité (interdisant le financement monétaire des États) comme on veut" : [:xvi ames:3] ben voyons, c'est vrai, le Traité c'est juste le sommet de la pyramide juridique européenne, on peut faire du freestyle juridique dessus sans aucun souci. :lol: C'est pas une question d'interprétation, hein : annuler la dette publique détenue par la BCE c'est clairement illégal au titre de l'Article 123, je n'ai jamais entendu quelqu'un de sérieux soutenir le contraire. 11) "Oui, mais le QE est légal, donc en fait on fait ce qu'on veut" : non, on fait pas ce qu'on veut. La BCE respecte strictement son cadre légal (qui est la base de sa crédibilité et de sa légitimité démocratique), et c'est vérifié par la Cour de Justice de l'UE. Le QE et les autres programmes d'achats obligataires de la BCE (OMT) ont été exactement calibrés pour vérifier les conditions de légalité, vérifiées par la CJUE. Il fait une présentation très fausse du QE quand il dit que les fonds d'investissement achètent de la dette publique "en sachant que la BCE va leur racheter" : c'est faux, il n'y a aucune garantie pour aucun investisseur, et la BCE met ses contreparties en concurrence, de telle sorte que personne n'a de certitude sur sa capacité à pouvoir vendre des titres publics à la BCE. Si ce n'était pas le cas, le QE serait illégal. 12) Il cite le "whatever it takes" de Draghi sans comprendre le "within our mandate", pourtant répété 2 fois par Draghi : le QE ou l'OMT c'est "within our mandate" ; l'annulation de la dette publique ce n'est pas "within our mandate". Et c'est pour ça que ça n'arrivera jamais. La BCE est focalisée sur la stabilité de l'euro : le QE, c'est bon pour la stabilité de l'euro (car sans ça il y aurait déflation), alors que l'annulation de la dette publique, ce serait mauvais (perte de crédibilité / inflation). C'est ça la boussole principale, et la base de tout le système. 13) On ne peut pas prévoir l'inflation, donc on peut faire n'importe quoi : ben il faut que je dise ça à mes collègues économistes, en fait ça sert à rien tout ce qu'ils font. Ce n'est pas parce qu'il ne comprend pas les mécanismes de l'inflation, que ce doit être le cas pour tout le monde, et notamment pour les banques centrales, dont c'est le job... 14) "Il faut envisager le recâblage du financement des États, les libérer de la pression des marchés financiers" : ben il n'y a pas besoin d'être très inventif, il suffit de traverser la Méditerranée et il trouvera plein de pays où les marchés financiers n'existent pas (ou quasiment pas) et où le financement monétaire par la banque centrale (direct ou indirect) est la première ressource financière de l’État. Le résultat, c'est une monnaie nationale sans crédibilité, donc l'importation de monnaie étrangère pour faire tourner l'économie (dollarisation). Et on m'appelle pour mettre un peu d'ordre (et notamment développer un marché monétaire). Son modèle de financement de l’État, c'est celui des pays les plus pauvres de la planète, manifestement il n'en a pas conscience, il faut qu'il élargisse ses horizons. Bon, je passe sur les délires sur les financiers "qui ne comprennent rien" et qu'il faudrait "éduquer", ou sur le système financier "qui ne s'intéresse qu'aux bénéfices". C'est justement ça le moteur du système : greed is good, mais je suis un méchant libéral de penser ça. C'est justement parce que les marchés financiers récompensent les comportements budgétaires vertueux et punissent (par des taux plus élevés) les comportements budgétaires irresponsables que les États ont un peu de pression pour gérer correctement les deniers publics. Pression devenue un peu faible (malheureusement) en ces temps de QE (c'est un effet secondaire regrettable, difficilement évitable). Bref, très mauvaise vidéo à mon sens. J'ai l'impression que son succès médiatique lui est un peu monté à la tête, et qu'il se laisse prendre à des facilités, pour suivre la vague des neuneus qui croient pouvoir habiller de "pensée hétérodoxe" et de "critique de la doxa dominante" d'énormes failles dans la compréhension des mécanismes économiques et monétaires (Gaël Giraud etc.). ----------------------- Merci pour ton excellent travail ! Sur la question politique, que tu résumes à "qu'est-ce qu'on veut faire ?" : cette question aurait un sens dans un système au moins partiellement démocratique, dans lequel le peuple serait consulté et contribuerait à la décision. Dans le système en place, ce "on" se limite aux personnes qui détiennent le pouvoir (un mélange de politiciens, de techniciens de la banque et de la finance, de dirigeants de transnationales et d'ultra-riches qui s'échangent différentes formes de pouvoirs sur les "marchés" des pouvoirs). Penser que les personnes au pouvoir ne comprennent pas bien le système en place est à mon avis une explication partielle et insuffisante (l'argument de l'incompétence), l'autre étant que la façon dont ils comprennent les choses sert leurs intérêts de classe. Il me semble que la réalité est probablement mieux décrite par une combinaison des deux. On pourrait certes rétorquer que les objectifs d'espérance de vie en bonne santé, de bien-être moyen de la population, de baisse des inégalités ne les desserviraient pas, et pourrait même leur permettre d'accroître leur richesse, ce qui est vrai. Mais c'est mal comprendre l'objectif plus ou moins conscient des classes dominantes de croire que l'accumulation de richesses est pour eux un but en soi. L'objectif réel est un accroissement sans limite du pouvoirs qu'ils exercent sur le fonctionnement du monde et de contrôle sur les autres êtres humains. La richesse n'est qu'une des modalités du pouvoir, la plus fluide (c'est celle qui se transforme le plus facilement en toutes autres formes de pouvoirs - par enrôlement / achat de compétences ou corruption). Croire qu'en professant une pédagogie à destination des politiques et institutions financières, on parviendra à les faire changer, c'est croire que les personnes au pouvoir ne servent pas exclusivement leurs intérêts (même s'ils doivent bien se résoudre à faire des compromis pour ne pas provoquer des insurrections) et ne pas comprendre que leur pouvoir est justement celui d'imposer leur vision du monde (et non pas d'écouter et d'apprendre). En regardant le monde fonctionner et en étudiant l'histoire d'un point de vue systémique, je me demande bien comment les populations peuvent continuer à croire que les personnes au pouvoir se soucient de leur sort, qu'ils agissent même très partiellement dans l'intérêt des peuples ? Crédulité ? Servitude volontaire ? Anomie ? Croyance dans le fait que les humains au pouvoir ont les mêmes motivations que les gens ordinaires, que le pouvoir ne les change pas ? ----------------- Merci pour cette vidéo enrichissante. Un bémol néanmoins sur la vision de l'état comme bienfaiseur collectif alors qu'il agit dans les intérêts de la minorité qui le contrôle. ----------------- Je trouve tout de même que ces modèles présentés dans toutes les vidéos de cette chaîne (ou quasiment toutes) considèrent l'état comme seul au monde. Dans le cas présent, au-delà des marchés financiers et au-delà du fait que l'annulation de la dette nécessiterait l'accord de tous les membres de l'eurozone (et déjà à la base, au minimum un consensus au sein de la classe politique française), annuler la dette, même si ce n'est que de la Banque Centrale, aurait également de sérieux impacts géopolitiques. Dire que l'Etat n'a que pour charge le bien-être de ses concitoyens est fondamentalement faux. Il doit aussi assurer sa place dans le concert des nations. Or, on y retrouve la même compétitivité qu'au niveau individuel et entrepreneurial. Jusqu'à présent, à chaque fois qu'un état a fait défaut, cela s'est traduit par une perte d'influence internationale. Or, c'est bel et bien cette influence qui permettra ou non de défendre nos solutions a des problèmes par nature internationale, au premier rang desquels le réchauffement climatique. ----------------- Je ne suis pas d'accord sur certains points : -Tu commences par dire que l'état agit pour tout le monde. C'est bien utopique, l'histoire a montré à de nombreuses reprises que c'est faux -Tu dis que toutes les règles sont arbitraires, je suis d'accord qu'on peut les discuter, mais on ne peut pas complètement les ignorer, les système perdrait sa stabilité. Ces règle ont quand-même permis l'émergence de notre société industrielle moderne, aucune autre règle n'a eu autant de succès -La banque central a une influence sur l'inflation, même si elle ne contrôle pas tout. -Ton graphe sur l'inflation utilise une période pendant laquelle les états utilisaient peu / pas la planche à billet. Donc tu ne peut pas en tirer des conclusion disant qu'il n'y aurait pas d'inflation. Il faudrait prendre un meilleur exemple (autre pays / période). -Je pense pas que tu puisses simplifier l'économe à un jeu à somme nulle. Donc dire que si tu gagnes de l'argent tu enfonces forcément quelqu'un est un peu simpliste. -La règle des 3% permet d'éviter que certains états profitent au détriment des autres, ça permet à l'euro d'exister. Sinon il faut revenir à une monnaie national. -Créer de la monnaie magique c'est bien, construire et produire réellement des chose c'est mieux. ----------------- Ca fait bien depuis un an, voire plus, qu'Heu?reka ne répond jamais aux critiques qui sont faites de ses vidéos et qu'il refuse de rendre des comptes quant à sa promotion de la fumeuse théorie MMT dans ses vidéos. Alors au bout d'un moment, la bienveillance n'est plus de mise. ---------------- Mais par contre je comprends pas du tout cet histoire de les bénéfices des uns sont les dépenses des autres. Chaque agent économique peut créer de la richesse sans se battre avec d'autres, c'est bien pour ça que la planche à billet tourne et que la dette existe. Dire que la femme de ménage finance Bernard Arnault, c'est peut être vrai d'un point de vue comptable (au niveau argent qui circule), mais c'est malhonnetement présenté. La promesse de l'économie de marché c'est que c'est le meilleur système pour créer de la richesse (en tout cas c'est plus précis et honnetement présenté que ce que tu dis) Ah ouais toute ta partie sur la concurrence pue, c'est archi idéologiquement orienté et faux surtout. La création de richesse (ce qui est ce qui compte, i.e. le niveau de vie factuel, on s'en fout des détails comptables) ne suppose pas de perdants ---------------- L'annulation de la dette sera un déclencheur indirect à l'inflation. Car politiquement, il sera impossible de refuser l'augmentation des salaires des fonctionnaires et d'augmenter l'aide au plus démunis. Ensuite, la consommation/demander va augmenter sur des biens et services contraints par les ressources (pétrole, énergie, humain, agricole, etc..). Pour ces biens/services les prix augmenteront car le système ne pourra pas répondre à la demande. CQFD. -- Bonjour, je vous invite à creuser le cas du pétrole, car c’est un exemple ou l’élasticité prix de long terme n’est pas du tout vérifiée. Il peut y avoir un choc et une variation de prix à court terme, mais ensuite le prix continue sa vie de façon aussi imprévisible qu’auparavant par rapport à la demande (puisqu’il est notamment gouverné par des enjeux géopolitiques). Voir par exemple : https://jancovici.com/publications-et-co/articles-de-presse/le-petrole-est-il-elastique/ -- Oui le pétrole est un cas particulier car il y a un contrôle total des états sur cette ressource stratégique. Son prix ne dépend pas de l'offre et de la demande. Il est le moteur de l'économie. Mais même dans le cas d'un prix stable sur cette ressource, les autres ressources seront contraints mécaniquement et leur prix augmentera. Dit très simplement, la libération de la consommation amènera à une inflation générale où la monnaie est quasi infinie. ----------------- Si je comprend bien le raisonement, à partir du moment où les emprunts BCE seraient pas remboursés (aka des dons), pourquoi en tant qu'état emprunter sur les marchés ? Autant ne prendre que de la monaie gratuite. Dans ce cas: 1. Pourquoi donner de l'argent à l'état via des impots ? 2. Comment cadrer les dépenses de ces états avec argent infini pour éviter les dérives? En établissant des règles de dépense ? => Pour moi le risque avec cette idée est de ne plus sanctionner une gestion inefficace (car la monaie est gratuite donc on s'en fou) et donc in fine d'avoir des condition globale moins bonne car réduction de concurence / innovation (pourquoi s'améliorer si tout le monde a son chèque a la fin du mois quoi qu'il arrive) ---------------- Par contre je n’aime pas l'argument que les individus ne peuvent pas utiliser le refinancement car ils sont mortels, car les entreprises, elles aussi, disparaissent, à des âges inconnus mais disparaissent et donc peuvent emporter leur promesses dans leur chute Et si le contre argument serait de dire que les entreprises on en parle en général et pas d'une seule, bah l'être humain aussi on en parle en général, l'être humain général aussi est immortel (au moins autant que les entreprises qu'il fonde), le défaut se répercute sur les autres individus, voire + directement sur la famille de la personne qui a fait défaut Bref je ne pense pas que c'est aussi simple comme explication sur le pourquoi on empêche le clampin de base de se développer. Je pense qu'on l'empêche de se développer car on a besoin qu'il effectue son taff de merde, et que s'il commence à plutôt se prélasser sur son transat, bah il y aura plus personne pour le fabriquer le transat. Donc ce qu'on fait, c'est qu'on emploie 90% de l'humanité à construire des transats comme ça les 10% les + riches ont un bon gros panel de transat sur lequel se prélasser (et je n’aborde pas aussi le fait qu'ils travaillent pour se faire vivre entre pauvres aussi) ---------------- Argument sur l'inflation : Il a argumenté que c'est faux, mais n'a rien démontré. Ses arguments basés sur des corrélation ne valent pas tripettes et se basent sur une version complètement tronquée de la théorie monétariste (qui n'est plus en vigueur actuellement). Ah et cette théorie monétariste n'est pas la seule à faire le lien entre création monétaire par la banque centrale et inflation. -- [...] -- Il a démontré que l’effet n’et pas linéaire et pas aussi fort en chaque cas non plus. Il a réfuté la **théorie quantitative** de la monnaie pour le lien entre la planche et l’inflation, mais pas l’existence du lien lui-même. Sinon comment l’inflation existe-t-elle ? -- [...] -- Tu es en train de dire que c'est une pénurie qui a causé d'hyperinflation de Weimar en 1923 ? Parce que c'est clairement pas ce que montrent les chiffres : la pénurie est arrivée après que l'hyperinflation se soit déclenchée. Par contre, la masse monétaire a commencé à croitre en même temps que les prix, pas après. -- L'hyperinflation est un cas particulier, mais provoqué par une pénurie de tout les produits en même temps. - Et comment tu fais pour avoir une pénurie de tous les produits en même temps ? Par mécanisme tu arrive à foutre en l'air la production de secteurs aussi différents que l'agriculture, la production de biens ménagers, la production de papier, de matériel électronique, de machines pour les usines, etc. Je parie que même une guerre mondiale n'en serait pas capable. Même le coronavirus n'en a pas été capable. A la rigueur, des problèmes sur les taux de change peuvent augmenter les prix des biens importés ce qui peut faire mal aux pays très dépendants des importations. Raison pour laquelle les pays africains stabilisent finement leur taux de change. Mais c'est le seul mécanisme que je peux trouver et il ne s'applique pas pour le Venezuela ou le Zimbabwe, dont les banques centrales pouvaient contrôler le taux de change (le Zimbabwe l'ai fait durant longtemps si je dis pas de bêtises). Expliquer les variations de l'inflation macroéconomique uniquement par la théorie de l'offre est une erreur. Par contre, une explication par la demande marche mieux dans la quasi-totalité des cas : la demande peut toujours se répartir sur l'ensemble des biens et services, du fait que celle-ci provient de salaires fongibles. -- Un mécanisme qui supprime la production non (et de toute façon si ça arrivé, ce serait lié à un tel cataclysme que le capitalisme mourrait dans cette zone) mais je faisait ici référence au pays important massivement des marchandises (de tout type) en échange de leur productions restreinte à un seul et unique domaine (ex: un pays qui se fournit en nourriture, en voiture, en smartphone en échange de pétrole, ou alors il vend le pétrole contre du dollars et il achète avec le dollars) et ici on arrive à la situation de pénurie globalisé en cas de simple chute du prix du baril. -- OK, alors prenons l'exemple du Venezuela, qui est souvent considéré comme relevant du mécanisme que tu décris (économie dépendante du pétrole avec beaucoup d’importations). D'après la FAO, le Venezuela était autosuffisant en denrée alimentaires de base (mais, riz, certaines viandes) avant l'hyperinflation, mais en situation de famine et de pénurie alimentaire de nos jours. En moyenne, les vénézuéliens ont perdu plusieurs dizaines de kilogrammes en quelques années. Comment expliques-tu l'existence actuelle de la famine et la pénurie alimentaire actuelle alors que le mécanisme que tu décris ne s'applique pas pour ce denrées produites localement ? -- Ça a été démontré qu'en fait, la masse monétaire dans Weimar croitrait toujours en peut après que le Mark perde de la valeur contre le dollar etc. D’abord, le Mark perd sa valeur ; puis il y a besoin de plus de monnaie pour faire tourner les marchés effectivement. Cela est aussi démontré par le fait que la masse monétaire a encore beaucoup cru bien après l’hyperinflation a été maitrisée. Ce n’est pas la pénurie, ce n’est pas la masse monétaire en soi – c’est le *bilan de la banque centrale*. Quand la banque centrale perd trop de ses actifs, elle ne peut plus défendre la devise contre une baisse en valeur vis-à-vis des autres devises. Les marchants ne sont pas fous : ils ne vont pas vendre un pain à 1 mark si on peut exporter la farine à 1 dollar – 1 dollar qui vaut 100 mark. Quand la banque centrale n’a pas suffisamment d’actifs à sa disposition pour acheter (détruire) des mark, les spéculateurs peuvent faire crasher le prix de la mark par en vendre un tas sur le marché. Die Reichsbank n’a rien que personne veut, alors ne peut pas absorber ses mark qui inondent le marché. Le résultat est l’hyperinflation. -- Il y a un gros problème dans ton explication : la banque centrale allemande ne cherchait pas du tout à défendre sa devise, même avant l'hyperinflation et tout se passait bien. De nombreux pays ont un taux de change flottant, tous les pays développés actuels pour être franc, et aucun ne cherche à défendre sa devise. Et tout se passe bien et je ne vois pas par quel mécanisme le système peut s'emballer comme tu le décris. Ton explication suppose que le taux de change parte en vrille au point d'emporter l'économie avec lui, mais tu ne dis pas ce qui cause de telles variations des taux de change. Tu présuppose que l'hyperinflation a lieu dans les taux de change et qu'elle contamine le reste, mais tu n'explique pas pourquoi. En comparaison, expliquer que la masse monétaire augmente car l'état l'utilise pour financer son déficit tient la route. Ensuite, les théories économiques disent que la dépréciation de la monnaie dépend de l'écart entre taux de change domestique et étranger, qui lui-même dépend de l'inflation et de la création monétaire. Retour à la case départ : l'explication par le taux de change est une explication par la monnaie cachée, la monnaie étant la cause de tout. Sinon, donne-moi une source sur le fait que le mark se dévaluait avant que la masse monétaire augmente. Car ce n'est pas du tout ce que j'ai cru comprendre de mes lectures sur le sujet. Les trois variables masse monétaire, taux de change du mark et inflation évoluaient presque de concert, avec un retard de l'inflation et du mark sur la masse monétaire. Et encore, pour le mark, les fluctuations du mark sur le marché des changes étaient tellement vives que la banque centrale avait abandonné l'idée de réguler ce merdier. Quand on fait que la masse monétaire a continuée à monter après que l'inflation se soit tari, pareil : donne-moi une source pour prouver cette affirmation qui va totalement à l’encontre de toute la littérature sur le sujet. [..] Même si on bloque par embargo toutes les importations dans un pays autrefois dépendant des importations, on observera certes un manque sur certains produits, mais pas d'hyperinflation. Le résultat sera juste similaire à celui qu'on observe lors d'un embargo ou d'une guerre : certains produits manqueront et verront leur prix augmenter jusqu’à un plafond dépendant de leur rareté. Mais on n'observera pas de spirale inflationniste, qui demande à ce que la pénurie s'aggrave exponentiellement avec le temps. De nombreux pays africains en ont fait les frais durant le siècle dernier. Leurs économies ont beau être presque toutes dépendantes des importations européennes et ce massivement, avec des difficultés d'approvisionnement entrainant souvent des difficultés d'approvisionnement, les hyperinflations y sont rares. Actuellement, il y a une pénurie de semi-conducteurs, mais on n'observe pas d'hyperinflation du prix des semi-conducteurs. Tu comprends l'idée ? -- Quand la Reichsbank n’a pas suffisamment d’actifs à sa disposition pour acheter (détruire) des mark elle devient susceptible de la spéculation ou bien les "attaques"' sur sa devise. Les spéculateurs peuvent faire crasher le prix de la mark par en vendre un tas sur le marché forex. Si la Reichsbank n’a pas suffisamment d'actifs (ou des actifs qui n'ont pas suffisamment de valeur sur le marché libre) afin de pouvoir acheter tous ces mark qui inondent le marché, et ainsi défendre de prix de la marque (par example, mésuré en dollars). Le résultat est une perte subite de la valeur de la devise contre les autres, et les marchants le voient en pensant: je ne vais pas vendre mes pains pour 1 mark si je peux exporter la farine à $100. Alors je vends mes pains à $100, ce qui est 99999999 de mark. Le résultat est l’hyperinflation. Voir George Soros contre la Bank of England, ou bien voir la thèse de doctorat et les publications scientifiques sur l'hyperinflation de Weimar de Dr. Sauer (disponible en ligne en anglais). -- Tu commet une erreur grave dans ton raisonnement. Si la monnaie se dévalue et que la devise perd de la valeur, le prix des importations augmente, mais le prix étranger des exportations se casse la figure. Dans ton exemple, le marchand ne pourra pas vendre sa farine pour 100 dollars, le prix étranger de la farine va s'effondrer après dévaluation. Supposons qu'avant la dévaluation, les marchands vendent la farine à 100 dollars à l'étranger et à 100 marks sur le marché domestique, 100 marks correspondant à 100 dollar au taux de change non-dévalué. Après la perte de valeur de la monnaie, la farine coutera toujours 100 marks sur le marché domestique (si on élimine toute inflation) mais la farine se vendra pour mettons 50 dollars. Ah et après la dévaluation, les 50 dollars donneront bien 100 marks une fois passé sur le marché des changes. Alors certes, les marchands exporteront plus, vu que le prix étranger aura baissé et que leurs produits deviendront plus compétitifs, mais au point de générer des pénuries. La seule conséquence sur les prix est une inflation importée, mais qui est approximativement égale à la dépréciation de la monnaie. Il n'y aura pas de différentiel de prix exprimé en termes de marks. C'est d'ailleurs pour cela que les gouvernements ont autrefois effectué de nombreuses dévaluations compétitives : pour faire baisser le prix de leurs exportations afin de gagner en compétitivité. Et aucune de ces dévaluations de grande ampleur n'a entrainé d'hyperinflation. L'intervention de Soros contre la banque d’Angleterre n'a PAS causé d'hyperinflation, contrairement à ce que tu raconte. Je répète : ton mécanisme suppose que une hyperdépréciation des taux de change qui doit être exponentielle pour donner de l'hyperinflation. -- J'ai fait une erreur je pense. Je reprends l'example: $1 = 100 mark à cause d'une inondation de mark sur le forex ; et la Reichsbank n'a pas de dollars, ni d'autres actifs assez précieux pour acheter et détruire les mark, parce qu'elle a créé des milliards de marks et annulé les dettes qu'elle a obtenues en revanche dans le passé. -> Je ne vais pas vendre mes pains pour 1 mark (prix de l'année passée) si je peux exporter la farine à $1 (prix stable à l'étranger). Alors je vends mes pains à 100 mark, ou j'exporte. Soros a causé la baisse du pound. Si la Bank of England avait eu encore moins de force, la baisse aurait été plus forte. C'est une question de degré: une banque centrale avec une petite pénurie d'actifs ne pourra pas se défendre contre des petites baisses de sa devise; une banque centrale qui a produit des millions de milliards pour financer un énorme déficit de l'état, ne pourra pas se défendre contre une grande baisse de sa devise et l'hyperinflation. On peut bien dévaluer sa devise compétitivement en achetant quelques milliards de dollars avec la monnaie nouvelle créée par la banque centrale. Ca n'augmente pas le risque de perdre le contrôle de la devise, parce que, si la baisse est trop forte, on peut vendre ces dollars (un actif précieux de la banque centrale) à nouveau contre sa monnaie afin de la détruire. La dévaluation ne marche pas si l'autre fait la même chose: acheter tes euros en produisant des dollars. Les deux banques centrales maintenant possèdent un tas de monnaie étrangère. Une banque centrale contrôle le prix de sa devise par acheter sa monnaie quand elle est d'opinion que sa devise est trop en bas dans le forex, et par vendre/créer sa monnaie quand elles pense que sa devise est trop chèr. Elle ne le fait pas pour éviter les petites fluctuations, alors les devises flottent, mais elle le /pourrait/ en cas d'énormes fluctuations. -- Toujours pas, pour ton exemple. Le prix en dollar n'est pas stable, car le prix des exportations domestique baisse dans la monnaie étrangère. Deux fois que je te le dis, mais tu insiste pour essayer d'avoir raison. Pour ces histoires de baisse des devises, tu confonds encore une fois tout et n'importe quoi et tu ne réponds pas à mes objections. Aucune banque centrale actuelle n'essaye de défendre sa monnaie, même en cas de forte variation et même ces fortes variations n'entrainent pas d'hyperinflation, seulement une inflation temporaire qui se stabilise une fois le taux de change stabilisé. A ce propos, le Brexit a causé une forte variation des taux de change, mais on n'a pas observé d'hyperinflation, seulement une inflation temporaire lissée dans le temps. Comment tu l'expliques ? -- tldr t'as raison: plus d'exportations, ça combat la baisse du taux. Mais : plus d'exportations = plus de demande pour les biens allemands > les prix augmentent. Est-ce que c'est garanti que toujours les taux vont s'adjuster plus rapide que les prix, avant que l'inflation crée la peur qui crée l'inflation qui crée ... ? Ce n'est pas moi le docteur en économie. En plus je ne parle pas français alors j'explique les choses parfois comme un gars de quinze ans. Je suis désolé que je ne l'ai pas expliqué mieux, j'espaire le faire maintenant. Il y a deux systèmes : 1) les taux d'échange déterminent l'équilibre entre exportations et importations (et envers), 2) les prix déterminent l'équilibre entre offre et demande (et envers). Système 1 nécessite que les exportations montent pour retrouver l’équilibre en cas d’un excédent des marks sur le marché d’échange. Une exportation plus élevée égale une demande plus haute pour les biens allemandes. Via système 2, les prix des biens allemandes augmenteront. L’effet des deux systèmes combinés, c’est un problème mathématique que je ne peux pas résoudre. Mais en principe il est possible qu’en certains cas système 2 va être beaucoup plus rapide que système 1. Je ne peux que donner des arguments qualitatifs. Les exportations des choses portables ne peuvent pas augmenter à une vitesse illimitée (il faut transporter les choses, trouver un vendeur, signer des contrats). Si l’écart entre prix domestiques et prix à l’étrangère est trop large et continue pendant des semaines, la demande pour les biens allemands devrait être énorme. Les Allemands ne vont pas vendre toutes ses voitures et maisons à 70% du prix en dollars de l’année passée. L’inflation des prix crée l’expectation de l’inflation qui crée l’inflation. Toutes ces mécanismes interagissent et contrebalancent : la question est, est-ce qu’il y a si beaucoup de marks dans le monde et assez de perte de confiance que les prix en marks augmenteront beaucoup ou pas, et que la boucle de rétroaction positive (l’inflation cause l’inflation) vaincra la boucle de rétroaction négative (importations augmentent et taux ne peut pas rester élevé), que ce sera incontrôlable ou pas. Il y a la banque centrale, sauvegardeur de l’inflation, qui combattra l’augmentation des prix en excès d’un certain pourcentage. Elle peut cesser toute planche à billets dans le pays, elle peut vendre tout ces actifs dans le marché pour obtenir l’argent afin de le détruire, exactement l’inverse de ce qu’elle fait pour créer plus de monnaie et augmenter l’inflation (acheter des actifs). Certains bilans sont forts. D’autres ne le sont pas. D’autres sont un peu faillite mais n’ayez pas de soucis. D’autres sont très faillites. D’autres ont des milliers de milliards d’obligations souveraines de son état qui ne pourra jamais réduire sa dette, ni payer les intérêts que le marché demande, sans qu’il y ait un coup d’état. À un certain moment, de nouveau un problème mathématique que moi je ne peux pas résoudre mais dont j’ai entendu que la thèse de Sauer l’a résolu, le bilan de la banque centrale peut devenir si pauvre qu’elle peut perdre la bataille contre n’importe qui ou quoi que ce soit qui vend toutes ses marks sur le marché. Personne ne veut les obligation du gouvernement Weimar. La banque n’a pas d’or. La banque n’en a que quelques milliards de dollars. Comment la banque centrale va réduire la masse monétaire assez pour maîtriser l’inflation excessive ? Ce n’est pas garanti que ça marche et c’est difficile à prédire quand une banque centrale est « trop faillite », mais dans l’histoire on a vu des exemples partiels où une banque centrale a perdu assez de pouvoirs afin de perdre sa capacité de défendre son taux fixe (Soros), et d’autres exemples où une banque centrale n’a pas été capable d’éviter l’hyperinflation contre des investisseurs anonymes et, sans doute, la panique générale.