Philoxime - 2023-10-30
Vous ne connaissez sans doute pas G. A. Cohen. Pourtant vous devriez. Auteur très influent encore méconnu chez nous, Cohen se revendique d'un "socialisme utopique". Mbappé mérite-t-il son salaire ? Rawls est-il victime d'extorsion ? Iriez-vous camper avec des capitalistes ? Pour le savoir, c'est par ici. Cette vidéo est inspirée de l'excellent petit livre “G. A. Cohen - Sauver l’égalité”, par Tarrit & Vandamme, qui vient de sortir chez Michalon. 👇 CHAPITRES & RÉFS 📕 👇 🙏 Merci de votre soutien sur ces plateformes : 🙏 👉 https://www.patreon.com/philoxime 👉 https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/philoxime 👉 https://fr.tipeee.com/philoxime ⌛ CHAPITRES : 00:00 - Intro 01:34 - Petite bio 03:00 - Le Marxisme analytique 04:30 - Renouer avec le socialisme utopique 06:46 - Cohen contre Nozick : le salaire de Mbappé 10:54 - Cohen contre Rawls : le chantage des talentueux 15:09 - Pourquoi pas le socialisme ? 📕 REFERENCES Cette vidéo s'inspire largement du livre suivant, que je vous recommande chaudement : 👉Tarrit & Vandamme (2023) “G. A. Cohen - Sauver l’égalité” https://lafureurdelire.leslibraires.fr/livre/22801944-g-a-cohen-sauver-l-egalite-pierre-etienne-van-damme-fabien-tarrit-michalon Cohen (2001), Karl Marx's Theory of History: A Defence Cohen (1983), "Reconsidering Historical Materialism", Nomos, vol. 26, p. 227-252. Nozick (1974), Anarchy, State & Utopia Cohen (1995), Self-Ownership, Freedom, and Equality Rawls (1971), A Theory of Justice Cohen (2010), If you’re an egalitarian, how come you’re so rich ? (trad fr : "Si tu es pour l'égalité, pourquoi es-tu si riche ?") Cohen (2009), Why Not Socialism ? (trad. fr : "Pourquoi pas le socialisme ?") Roemer (1994) A Future for Socialism Wright (2020) Stratégies anticapitalistes pour le XXIe siècle 🙏🏾 REMERCIEMENTS : Un tout grand merci à Pierre-Etienne Vandamme, et à Alex de @Superamacosmos pour le montage de cette vidéo !
Plus sérieusement, la position de G.A. Cohen rejoint ce que je réponds toujours aux gens qui me félicitent pour mon parcours professionnel : "Qu'est-ce que j'y peux si je suis né plus malin que la moyenne ?"
Je me sens parfois coupable d'avoir quitté mon job d'instit pour d'autres beaucoup plus rémunérateurs. Puis je me rappelle que j'étais nul comme instit et je culpabilise beaucoup moins !
Et vous avez probablement eu la chance que vos parents vous aient permis de développer votre intelligence et de vous pousser dans une bonne direction (donc qu'ils en aient eu les moyens intellectuels et financiers). Après je connais pas votre parcours, mais je connais peu d'ingénieurs ayant des parents ouvriers...
@@EmmanuelBouillon0je pense que c’était de l’humour
@@EmmanuelBouillon0 Mon père a travaillé 2 ans dans sa vie, le reste a été passé au chômage puis à la mutuelle, l'alcool ayant détruit sa motricité. Ma mère, partie en France quand j'avais 11 ans, a elle vécu de petites arnaques et d'activités généralement mal considérées (je vous passe les détails). Mon demi-frère, qui a grandi avec elle, a un parcours pénitentiaire assez intéressant.
Je n'ai vraiment pas reçu les codes de la petite bourgeoisie lors de mon éducation. A 18 ans j'étais persuadé que les "ingénieurs commerciaux" qui sortaient de Solvay travaillaient ensuite pour vendre des abonnements à Belgique Loisirs parce que, franchement, le type qui était parvenu à m'en refiler un était un super vendeur donc il avait dû faire de longues études pour atteindre ce niveau. Rigoureusement authentique. 😀
Bien qu'éternel premier de classe dans l'enseignement obligatoire, je me suis cependant bien viandé à l'unif. Ça a commencé à aller mieux quand j'ai quitté mon ivrogne de père et suis allé frapper à la porte du CPAS pour qu'ils financent ma formation d'instituteur primaire (je n'ose pas qualifier ça d'études tant le niveau était affligeant). C'est le seul diplôme que j'ai. J'ai arrêté l'enseignement après 5 ans, j'ai repris 2 boîtes et les ai revendues avant de devenir intermédiaire en cession d'entreprise. Ça suscite souvent l'admiration des gens à qui je le raconte mais moi je n'en tire aucune fierté. Je ne crois pas au mérite, tout est question de chance. Si quelques curseurs avaient été différents (un peu moins de pot à la loterie génétique, pas de grand-mère paternelle très présente, aimante et tout à fait normale contrairement à mes parents) c'est peut-être moi qui aurais fini en prison pendant que mon demi-frère devenait un chef d'entreprise respecté.
Donc non il n'y avait aucun humour : je n'ai pas choisi d'être malin et je remercie la chance que les quelques points qui ont fait la différence entre une vie heureuse et une vie de merde aient basculé du bon côté !
Toujours aussi qualitatif! Hâte de découvrir la vidéo sur l'égalitarisme des chances, ça semble un sujet passionnant.
Super ! ça vient, promis ^^
C'est plutôt quantitatif que qualitatif !
Encore un épisode (exigeant mais) passionnant, bravo !!
Toujours au top merci !
Merci ! Dans la même série, bientôt une vidéo sur Erik Olin Wright !
Vraiment passionnant. Merci pour cette vidéo
C'est clair et brillant, mais à la fin, la vidéo me donne quand même envie de soutenir Engels contre Cohen.
Ah oui, pourquoi ? :)
@@Philoxime : Probablement à cause de sa dimension analytique justement. J'ai le sentiment en regardant la vidéos que Cohen retire à Marx ce qui fait son principal intérêt, à savoir son matérialisme. Je suis toujours impressionné de voir à quels points Marx et Engels sont ancrés dans le réel (contrairement à ce qu'en disait Piketty quand il a sorti le "Capital au 21e siècle", même s'il en est revenu depuis), que ce soit la description des Workhouse britanniques par Engels dans "La Situation de la classe ouvrière en Angleterre en 1844", la description de l'organisation de la manufacture par Marx ou la production de la plus-value. Fatalement quand on a ces exemples en tête, l'expérience de pensée du camping en groupe pour justifier la désirabilité et la faisabilité du socialisme fait un peu pale figure. L'importance accordée à l'éthique individuelle finit par se faire au détriment de l'analyse des structures de classes et des rapports sociaux. On se retrouve finalement dans une approche du socialisme plus idéaliste que matérialiste, assez proche du socialiste utopique que critiquait Engels au milieu du 19e siècle.
Je ne connaissais pas du tout G.A. Cohen, mais je disais plein de trucs qui ressemble à ce que vous expliquez de lui !
Ca fait plaisir de se rendre compte que j'en arrivais à la même conclusion que des gens sans doute bien plus intelligents et qualifiés que moi...
Très chouette vidéo ! Je trouvais que cette chaîne manquait de contenu sur des penseurs très à gauche. On en veut plus des vidéos comme celle-ci ! (Même si j'avoue que les autres contenus de la chaîne restent très intéressants et je prends toujours plaisir à les regarder. ;) )
Haha, merci ! Il y en aura d'autres ! (notamment sur le livre d'erik olin wright que je mentionne dans la vidéo, ou sur un article de Cohen sur la liberté réelle, et peut-être aussi le bouquin de Roemer...)
@@Philoxime Excellent ! ;)
Passionant, comme toujours, merci pour la vidéo!
Merci pour ces compliments :)
Merci pour cette vidéo encore une fois très intéressante. Je ne connaissais ce philosophe que de nom, et n'en savais guère plus à propos du socialisme utopique. (Le sketch parodique de Ryle est une vraie tuerie. En vrai, cela concernerait un paquet de philosophes.😂) Cependant, je dois dire que je ne comprends pas sa critique du principe de différence. Peut-être que j'ai manqué d'attention mais j'ai l'impression qu'il passe sous silence le voile d'ignorance. Dans la position originelle, les plus talentueux ne savent pas justement qu'ils sont plus talentueux. Il y a certainement un truc qui m'a échappé, parce que j'imagine que Cohen a bien lu Rawls.
Merciraptor !
Et oui, Cohen est non seulement un excellent philosophe mais un sacré showman ;) D'ailleurs il y a plein d'autres sketches dispo de Cohen sur la chaîne YT de son ancien assistant, Nicholas Vrousalis.
Concernant ta question, la critique de Cohen est double : 1) Une fois que le voile d'ignorance est levé, les talentueux devraient se rendre compte, s'ils se soucient vraiment de justice, que leurs avantages sont injustifiés. 2) Le voile d'ignorance est une mauvaise manière de déterminer ce qui est juste, parce qu'il n'est pas demandé aux contractants ce qu'ils trouvent juste, mais de faire le meilleur score possible, ce qui fait qu'ils vont essayer de combiner une forme minimale de justice avec des considérations agrégatives (comment faire pour avoir autant que possible?), d'efficacité.
@@Philoxime Merciraptor pour ta réponse. :) Toutefois, pour la première fois, je ne comprends pas très bien ce que tu veux dire. (Peut-être que je suis trop rawlsien. Ou que, à l'inverse, je n'ai pas assez bien compris Rawls.) Il me semble que la 1re critique de Cohen que tu présentes n'a guère de sens si l'on accepte la démarche contractualiste de Rawls (le fait qu'on fasse partie des mieux lotis, après coup, n'implique pas que le contrat social initial soit injuste). Quant à la 2e critique, je suis un peu plus embarrassé. Il est vrai que, derrière le voile d'ignorance, les individus sont censés faire abstraction de leur conception du bien, mais Rawls reconnaît néanmoins la nécessité qu'ils en aient une notion minimale, comportant notamment l'idée d'impartialité. En outre, comme ils sont égoïstes et ont une aversion pour le risque (hypothèses plausibles), ils optent pour le principe du Maximin. Dès lors, je ne saisis pas où tu veux en venir en disant qu'il est seulement demandé aux individus de "faire le meilleur score possible". Désolé d'abuser de ton temps !
Comme toujours, une excellente vidéo, claire, agréable, pédagogique. Je ne connaissais pas Gerald Cohen : nouvel auteur dans ma liste infinie "à lire" !
Samy
Haha, je connais ça ! Pas trop bas dans ta liste j'espère ! Pour l'historien que tu es, Karl Marx's Theory of History : a Defence vaut le détour je pense (attention, faut pas être rebuté par le style analytique... je précise qu'il s'est calmé par la suite :))
@@Philoxime , merci pour la recommandation ! Je n'ai rien contre le style "analytique" ;)
Merci pour ces fous rires
Excellente vidéo encore une fois ! Merci !
Merci ! Curieux de voir la réception de la pensée de Cohen auprès d'un public francophone :)
@@Philoxime En tout cas tu m'as donné très envie de m'y plonger ! :)
@@mathis-eliottbedeau5413 Il a parfois un style un peu austère (certainement dans son premier livre, Karl Marx's Theory of History...) mais toujours très clair !
Et son "Pourquoi pas le socialisme ?" est hyper accessible, à faire lire à des étudiants par ex... dommage qu'il soit parti précocement parce que j'en aurais bien voulu d'autres des bouquins de vulgarisation comme celui-ci
@@Philoxime Je viens de le commander ! Et je le passerai sûrement à mes élèves/étudiants après l'avoir lu :)
Merci msieur xime, toujours trop bien
C'était passionnant ! Et ça donne tellement envie...
Envie de lire Cohen, ou envie de dépasser le capitalisme ? :)
@@Philoxime de dépasser le capitalisme, bien sûr 🤣
Excellente vidéo ! La comparaison avec le camping est tellement parlante.
Merci ! J'espère que ça ne va pas donner l'idée à certain de tarifer le pelage de patates ^^
@@Philoxime ah mais c'était pas ça la morale de la vidéo ? 😆
@@Philoxime Cela dit, c'est intéressant. Imaginons que personne n'ait envie de peler les patates parce que les autres tâches sont beaucoup plus amusantes (ou moins ingrates). Celui qui acceptera de s'y coller demandera peut-être à être dispensé d'une autre corvée en contrepartie de son sacrifice. On pourrait le voir comme une forme de rémunération (inégale) : je pèle les patates 1 heure pendant que les autres bossent 2 heures. Mais tout le monde serait peut-être très heureux comme ça !
@@PhiloximeBin figurez vous que quand j'ai imaginé la scène dans ma tête au moment où vous la racontiez, ca m'a paru naturel qu'après avoir fini mon pelage de patate, on me tende une pièce en me disant avec un grand sourire '"tout travail mérite salaire !". Suis-je à ce point conditionné par le capitalisme ?!
@@Poof57 Bin je sais pas, mais rappelle-moi de pas te proposer des vacances en camping ! :P
Blague à part, comme je le disais à Renaud ci-dessus, l'organisation socialiste n'exclut évidemment pas la garantie d'une forme de réciprocité, ou de compensation pour ceux qui auraient réalisé une tâche particulièrement pénible.
En tout cas, l'expérience de pensée ne fonctionne que pour ceux qui ont l'intuition d'une organisation socialiste... Mais il me semble qu'elle est quand même assez répandue, comme l'est celle de la soirée entre amis où chacun amène/prépare des trucs et on met tout en commun, sans qu'on marchandise et tarifie chacun des mets/boissons consommés à la fin de la soirée... non ?
Incroyable, une vidéo sur Cohen ! D'excellente qualité en plus !
Je voudrais nuancer un point : on entend souvent que Marx ne décrit pas la société communiste, justement parce qu'il prétend développer un socialisme scientifique, pour se démarquer des socialistes utopiques.
En vérité, même si la société communiste ne fait jamais l’objet dans son œuvre de développements aussi conséquents, systématiques et unifiés que ceux concernant la critique de l’économie politique et la théorie du mode de production capitaliste, la description de la société communiste est dispersée dans ses travaux, bien qu'elle soit plus explicite dans la Critique du programme de Gotha et L'idéologie allemande. Mais en effet, Marx a plutôt tendance à présenter les caractéristiques de la société communiste comme une nécessité historique qu'il ne ferait que décrire et non comme un idéal à atteindre.
J'ajoute des ref pour les personnes intéressées : l'article "Communisme" du fameux "Dictionnaire critique du marxisme" (trouvable en ligne facilement), ou encore "Convoiter l'impossible : l'utopie avec Marx, malgré Marx" de Henri Maler.
A partir de son analyse du capital, Marx n'était plus communiste, ni même socialiste ou social-démocrate... le marxisme de la maturité est profondément capitaliste, défendant le capital ouvrier et populaire.
@@yannickbossard6902 tu peux développer ou renvoyer à des références ?
@@comentator93 les références sont Marx et Malthus. Je m'appuie sur la logique de Marx : faire entrer la dialectique hégélienne dans l'histoire de l'économie marchande. Aujourd'hui, nous pouvons définir trois étapes et trois systèmes récents de l'économie marchande :
1. celle des empires modernes qui visait la conquête de territoires,
2. celle de l'impérialisme qui vise la conquête de marchés globalisés,
3. celle, émergente aujourd'hui et qui est encore sous le plafond de verre de l'hégémonie impérialiste, du capitalisme qui visera l'administration de territoires.
Ces trois systèmes successifs émergent des systèmes qui les précèdent. Et il y a le facteur de l'évolution démographique qui intervient. D'où ma référence à Malthus etson ouvrage "essai sur le principe de population".
Merci pour cette nouvelle capsule très intéressante sur un sujet a priori un peu aride. Cette jonction entre le marxisme et la philosophie analytique ramène un peu au cercle de Vienne, dont certains membres étaient très à gauche.
Oui, et l'écriture de Cohen est parfois un peu aride (style analytique oblige), mais toujours très claire.
Tu penses à qui comme membres très à gauche du cercle de Vienne ? Je connais pas trop leurs vues politiques j'avoue (sauf pour Popper mais bon, c'est pas lui que je classerais comme très à gauche :))
Mes connaissances du Cercle de Vienne viennent surtout de l'ouvrage "Pensée exacte au bord du précipice". Ne l'ayant pas sous la main, j'ai été voir dans Wikipédia et j'ai retrouvé le nom de celui auquel je pensais en particulier : Otto Neurath. Un autre membre du cercle avait aussi assassiné un haut politique Autrichien qui venait de limiter drastiquement les libertés publiques (mais son nom m'échappe). @@Philoxime
De chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. Le communisme ce n'est pas seulement la sécurité sociale, c'est aussi l'abnégation qui en fait la beauté.
Toutes ces qualités pourraient être identifiées au capital ouvrier et populaire (devenu système capitaliste quand il dominera)
Je ne connaissais pas du tout G.A. Cohen, j'ai hâte de découvrir ses bouquins et vidéos !
Merci!
Merci Martin ! J'ai manqué ta présentation chez les 🌻... ! ça s'est bien passé ?
@@Philoxime oui, très bien (c'était le même contenu que mon article pour AOC "ChatGPT est-iel un agent motal artificuel?" réponse: oui! )
Merci !
Merci pour cette super vidéo !
Merci beaucoup pour cette vidéo, je cours à la librairie la plus proche pour me procurer un ouvrage de Cohen ! ça à l'air génial
Ou le petit livre de Vandamme et Tarrit, qui constitue une bonne introduction !
Je pense que l'essentiel de la question est là : y a-t-il une justification anthropologique (et je quitte donc le domaine de la philo) à l'égoïsme dans les grands groupes humains ? Si oui, le socialisme est impossible. Si non, le socialisme est possible. Et si la réponse n'est pas tranchée... Alors on compte sur le développement des forces productives et la démocratie pour converger vers un compromis acceptable.
Une chose est sûre, c'est que le travail actuel est souvent dénoué du contact humain avec le bénéficiaire du travail effectué, contrairement à l'exemple du camping (où l'on voit nos potes satisfaits de notre épluchage de patates). L'exemple de la vidéo qui évoque des métiers n'étant pas motivés par l'appât du gain concerne systématiquement des métiers en relation directe avec le bénéficiaire du travail : profs face aux élèves, soignant face au malade, etc. Mais l'ingénieur qui conçoit un train, voit-il les usagers ravis du train neuf ? Non, et cela ôte l'aspect humain relatif au travail produit. Ce qui ne laisse que l'égoïsme financier comme motivation...
Cet ingénieur producteur de trains pourrait voir l'usager ravi s'il le voulait. Il pourrait même sinon l'imaginer. C'est une question de tournure d'esprit.
Et je ne sais pas si l'anthropologie sort des domaines auxquels la philo peut s'intéresser. Il me semble qu'un des propres de la philo c'est qu'elle n'a pas un domaine délimité par les autres sciences (humaines ou "dures").
Merci.
Avec plaisir.
“Why not Socialism?” est l’un de mes livres préférés
Because of the capital..
Merci pour ta vidéo, quel livre de Cohen conseilles-tu pour rentrer au mieux dans sa pensée ?
11:00 Nous sommes d'accord que si une ressource comme un champs devient propriété collective et non privée... Nous pourrions avoir des gens souhaitant campés au lieu de cultiver le terrain... C'est la même chose avec une source d'eau... Des gens auraient le droit de prélever de l'eau sans chercher à faire un gain ou à transformer cette eau. L'eau serait alors utilisée sans justification...
Ha ben merci pas merci, me voilà avec un livre supplémentaire dans ma liste à lire. Vous avez déjà pensé enseigner 😁
Haha, il se lit très bien et très vite, seulement une centaine de pages au format poche :)
Par contre toute la biblio de Cohen ça c'est un peu plus long ^^ Mais "Pourquoi pas le socialisme ?" par exemple se lit très vite aussi.
(eheh oui j'y pense, notamment pour mon cours de demain matin ^^)
Selon Marx et Engels, le caractère utopique du socialisme utopique est l'ignorance de la lutte des classes comme moteur de l'histoire. Ces utopistes croyaient naïvement qu'il suffit de démontrer le caractère rationnel du socialisme aux dirigeants pour qu'ils l'adoptent et leur donnent le prix Nobel de l'économie et de sociologie.
L'anarchie économique que dénonçaient ces utopistes existe toujours et se complique aujourd'hui en anarchie environnementale, en dérèglement climatique. Sans révolution, cela va continuer ou les gens vont littéralement crever(Aux USA par exemple, l'espérance de vie a entamé sa chute avant même la crise du Covid) mais l'histoire montre qu'ils préfèrent opter pour la passion révolutionnaire comme en 1789 par exemple.
Merci pour tes vidéos. J'espère que tu feras d'autres vidéos sur ce genre de sujets.
C'est intéressant d'avoir d'autres pistes de réflexion ou d'action plutôt que de continuer dans le système actuel sans voir à quoi pourrait ressembler le bout du tunnel.
Si tu ne l'as pas vu, je te conseille le reportage "Démocratie(s) ?" : https://www.youtube.com/watch?v=RAvW7LIML60
commentaire pour l'algo
Merci pour lui !
Petits bémols...Marx n'a jamais prétendu que le dépassement du capitalisme se ferait en raison du développement autonome des forces productives. Sinon il aurait fait l'économie de créer et piloter l'association Internationale des Travailleurs. De plus, vis à vis des utopistes, il définissait le communisme comme le mouvement de la société capitaliste...c'est à dire que les formes futures, post capitalistes, se créaient, s'éprouvaient, au sein du capitalisme. L'exemple de la sécurité sociale française est une bonne illustration de ce thème. Un conquis communiste sans cesse remis en cause par la classe dominante.
Bonjour Maxime, j'ai publié un ebook gratuit sur kobo et google play, qui traite ce sujet, l'abolition de la monnaie et d'autres sujets de philosophie pour le grand public. Puis je mettre le lien ici ou te le proposer pour lecture? J'ai essayé de t'écrire en privé sur youtube et j'ai pas réussi. Merci
Bonjour,
Intéressante vidéo, merci.
J'ai une petite question de vocabulaire.
Pour moi, le capitalisme c'est posséder un capital afin d'en récupérer une rente (ex: posséder un appartement et en recevoir un loyer).
L'exemple du campeur qui demande de l'argent pour avoir épluché les patates n'est pas (pour moi) du capitalisme mais du libéralisme : le principe du libre marché et de la libre concurrence (le campeur ne reçoit pas de rente d'avoir un épluche légume mais il vend un service).
Est-ce que je me trompe dans mes définitions ?
Comment ça se fait que l'ont nomme souvent "capitalisme" des actions de vente qui ne fait intervenir aucun capital ou rente ?
Bonsoir, je peux essayer de répondre à ça: je pense que Cohen critique à la fois le capitalisme et la logique marchande. Le campeur qui monnaie ses services, c'est la logique marchande plus que le capitalisme, vous avez raison. Un autre exemple qu'il utilise qui cible plus directement le capitalisme, c'est un campeur qui découvrirait un arbre frutier n'appartenant à personne et déciderait de se l'approprier, revendant les fruits qu'il cueille. Ca, c'est le capitalisme au sens de l'appropriation privée des ressources naturelles.
Perso, j'ai pas tellement de problème avec le fait que Wilt Chamberlain ou Kylian Mbappé gagnent autant (même si, bien sûr, il faut qu'ils soient taxés). In fine, ils restent des travailleurs au sein de leur club. Les supporters sont contents de les voir jouer, les gens qui gèrent le club sont contents de rassembler ces sommes. Ils ne prennent à personne contre leur volonté. D'ailleurs, ce qu'ils gagnent ne suffit pas à obtenir une vraie influence politique (pour ça il faut plusieurs milliards). Ça pourrait exister même dans un système socialiste au sens fort.
En revanche, j'aimerais bien voir, dans une entreprise gérée démocratiquement, quel PDG élu arriverait à se faire payer des millions par ses travailleurs. À mon avis, ils pourraient s'estimer heureux s'ils gagnent 5 fois plus que le plus bas salaire -- et, d'ailleurs, si l'entreprise choisit de conserver un PDG.
Marx Attacks !
Dans "le principe de différence", Rawls parle-t-il également des bénéfices non-matériels que peut retirer la société de certaines inégalités ? Par exemple un chirurgien super bien payé qui sauve des dizaines de vies, est-ce une inégalité acceptable à ses yeux ?
Oui, il n'y a pas que les bénéfices matériels qui comptent, on peut améliorer la position des plus défavorisés par des bénéfices immatériels en donnant accès à des professions mieux reconnues socialement ce qui améliore l'estime de soi.
Par contre, pour ton exemple du chirurgien, ça dépend de l'accès aux soins de santé (même si Rawls n'a pas beaucoup écrit là-dessus) : je dirais que le principe de différence ne justifierait pas des inégalités qui visent à inciter à la formation de super-chirurgiens qui travailleront dans des hôpitaux privés accessibles uniquement aux plus nantis
@@Philoxime Oui, en effet, la question de l'accès à ses services se pose. Imaginons que nous soyons dans une société quasi-égalitaire où n'importe qui peut se faire soigner par de très bons chirurgiens. Rawls accepterait-il que ceux-ci (et d'autres métiers à l'utilité peu discutable) gagnent nettement plus que le reste de la société (car ce sont de grands égoïstes qui aiment plus l'argent que le fait d'aider les autres - des humains moyens, quoi) ? Ou est-ce de l'utilitarisme ?
@@renaudthoma2304Je dirais que dans un tel monde, ça serait avant tout la passion qui guiderait les gens, il n'y aurait pas tant de compétition a l'entrée aux études (genre le numerus clausus), et donc ce chirurgien n'aurait pas besoin de gagner tant d'argent pour se sentir reconnu et avoir une belle vie.
Maintenant le soucis d'un monde comme ça, c'est que les métiers physiques et "ingrats" risquent de perdre en main d'oeuvre plus personne ne voudrait s'y frotter (a moins de trouver de quoi compenser, un temps de travail réduit par jour ?)
Il y a quand même des points qui me posent un peu problème dans cette vidéo, la pensée de Cohen n'est pas dénuée d'intérêt mais je pense qu'il faut plus développer sur la critique marxiste du Socialisme Utopique, ce n'est pas seulement une question de philosophie, c'est aussi une question de politique. Pour Marx et Engels, le Socialisme utopique n'est pas viable (contrairement au socialisme scientifique) car il ne porte pas en lui le moyen de renverser la dictature du capital, qu'elle soit apparemment démocratique ou autoritaire. Ta vidéo passe totalement à coté du sujet de la violence exercée sur les travailleurs par le capital, la violence de l'aliénation du travail et la violence de la répression policière. (lisez l'établi de Robert Linhart qui montre cela très bien). Cohen a beau être un transfuge de classe il ne me semble pas qu'il aborde ce point pourtant essentiel. Dans le manifeste, Marx et Engels appellent à construire un parti qui soit à même d'armer la classe ouvrière, aujourd'hui motrice dans l'histoire, afin d'assurer la victoire de la révolution. Le problème du fourierrisme, des phalanstères, etc. c'est qu'il ne veulent que se soustraire in fine au capitalisme, pas l'abolir. Or l'analyse des faits historiques nous montre que le capitalisme, en plus d'être très solide, rend les coups et frappe même en anticipation de ceux-ci.
Par ailleurs, si l'on s'atttache à analyser là où l'expérience révolutionnaire a été poussée le plus loin : en russie soviétique entre 1917 et 1924, on voit que de sérieuses pistes quant à la nature du régime par lequel remplacer le capitalisme ont été donnée. Toute l'importance du "Programme de transition" de Trotsky est là, ces mesures transitoires ont plusieurs buts : former les travailleurs à organiser la société et affaiblir le capitalisme, pour accélérer la révolution et construire progressivement le communisme, phase finale de l'histoire.
Merci !
Merci beaucoup !! :)
bonjour je trouve domage de ne pas avoir de vraies soustitres sur tes vidéos cela les rend difficile à suivre pour les gens comme moi merci de faire un effort
Toutes mes excuses, d'habitude je fais attention à ce que ce soit propre mais j'avoue qu'ici j'ai été assez débordé. Je vais réviser les sous-titres de celle-ci
Merci pour la vidéo! Tu gagnes combien du coup grâce aux 107 tipeurs? C'est un job à plein temps tes vidéos? Comment savoir si tiper pour un youtubeur favorise l'égalitarisme?
Tous les montants sont visibles publiquement sur mes plateformes de tip, mais en ce moment on doit être à plus de 600€ par mois (avant impôts) grâce à quelques généreux donateurs. Cette somme me sert à payer un monteur vidéo pour me libérer du temps à côté de mes cours à l'université de Louvain (où je suis enseignant vacataire) pour préparer plus de vidéos et éviter de passer par la case burn-out :)
Donc c'est pas une fortune, mais ça me donne une perspective pour un jour vivre de la chaîne, sachant que je ne suis pas très attiré le modèle "youtubeur sponsorisé par des marques de yaourt" :P
Quant à ta 2e question, ça dépend : c'est sûr qu'il y a bien plus nécessiteux dans le monde que les youtubeurs, mais d'un autre côté on peut trouver utile financer des voix qui proposent un autre discours... ;)
Mais si Marx n’a pas décrit la société « d’après » n’est-ce pas justement parce qu’il pensait que cette conceptualisation sociétale ne pouvait n’être pensée que par les individus d’après ? Cette question est abordée dans le dernier cycle de France Culture sur Marx. Les intervenants y défendent la thèse d’une non description volontaire de l’étape d’après, celui-ci défendant l’existence d’un rapport dialectique entre forme de la société et individus la composant. Ils soulignent d’ailleurs que Marx reprochait justement à Proudhon ses propositions pour le futur.
Oui, c'est bien la position de Marx, et c'est cette position que critique Cohen.
@@Philoxime Merci pour la réponse ! Dans votre vidéo, j’avais l’impression que vous présentiez ça comme un « oubli » de Marx, au temps pour moi :)
🤔 Pourquoi des tels principes restent ils cantonnés a la théorie ?
Depuis le temps on aurait pu faire des tas de tests et d'expériences avec des volontaires.
Un petit séjour dans les kibboutz te fera découvrir la mise en pratique de ces idées.
@@pierrelbl9277
Ça me paraît pas prudent en ce moment.
Et puis j'ai pas l'impression que ça ait créé un pays socialiste.
S'il y a bien une idée socialiste que je ne comprends/adhère pas c'est celle de l'égalité de rémunération.
Évidement la disproportion actuelle des salaires entre les échelles est à combattre, mais je ne pense pas qu'une égalité salariale totale soit désirable ou même viable.
Après on peut imaginer cela comme une rémunération de base, auquel s'ajoutera des bonus selon la pénibilité, l'efficacité ou l'utilité du travail.
C'est clair que l'égalité de rémunération une absurdité... Imaginons un grand chef reconnu dans le monde entier payé au même salaire que de la personne chargée de lavée la vaisselle...
Pour Cohen, un bonus selon la pénibilité serait juste, en conformité avec l'idéal d'égalité des charges de travail qu'il défend par ailleurs. Un bonus selon l'utilité ou la performance, ce ne serait pas une exigence de justice, mais ça pourrait tout au plus être justifié par des considérations d'efficacité.
@@pierre-etiennevandamme2978 je voulais éviter ce terme dans mon commentaire, qu'est ce qu'on entend par justice ?
Gagner plus pour un travail pénible est juste, mais je vois pas pourquoi les autres raisons ne le seraient pas.
Surtout que vous employez bien le verbe "justifier" (faire juste) pour parler du bonus dû à l'efficacité, donc je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas une exigence de justice (pas le même niveau/type de justice ?).
Pour prendre un exemple (dont j'aime le raisonnement mais pas sa conséquence), du fait de son utilité direct pour la société et de la difficulté (temps nécessaire) pour acquérir les connaissances il est juste que les métiers de type médecin, ingénieur ou du droit gagnent plus que ceux artistique (ils ne sont pas inutiles ou faciles, pas d'extrapolation).
Personnellement l'injustice vient de l'écart, plus il est grand et sans raison apparente.
Par exemple les "grands patrons" dont le rôle et la responsabilité qu'ils ont ne justifient pas de gagner 200x plus que ses salariés ou encore l'exemple d'Mbappé qui selon moi gagne illégitimement trop.
D'ailleurs les deux exemples viennent d'une sorte d'inflation des très haut salaires (et pas que, on a pareil dans le prix de certaines oeuvre d'art par exemple) même si je retiens la différence que Mbappé profite du système sans exploiter directement des gens.
@@evanpereira3555 Pour Cohen, la justice, c'est l'égalité des charges et des bénéfices de la vie en société. Et c'est précisément une de ses contributions de distinguer ce qui peut être justifié de ce qui est juste (alors que Rawls a tendance à amalgamer les deux). Une politique publique peut être justifiée sur différentes bases: parce qu'elle est juste, ou parce qu'elle crée de la richesse, ou parce qu'elle favorise le lien social par exemple. Pour lui, c'est important de bien distinguer ces différents types de justifications, parce que ça permet de dire par exemple: "les incitations économiques, ça se justifie, mais on pourrait imaginer une société plus juste encore, où on n'en aurait pas besoin".
@@pierre-etiennevandamme2978 je comprends (même si je n'adhère pas à cette définition). Merci
sauf que si mbappé avait préférer fumé des joint sortir en discothèque avec ses potes , il aurai été au mieux joueur de ligue 2 ... donc proche du salaire moyen ... certe il y a un potentiel de départ , mais déjà il a choisi un domaine dans lequel il a été doué , si il aurai tout investi sur les échecs il aurai p-e été très nul ... et en plus de cela il a développé sont potentiel ... maintenant il a eu la chance que le foot sois populaire et rémunérateur , sa c'est vrai ...
Le problème c'est que dans ce cas-là, on peut dire que la jugeote nécessaire pour savoir dans quoi on est bon, la volonté et le goût de l'effort sont aussi inegalement répartis et qu'on ne devrait pas différencier les gens dessus.
c'est hypothèse qui veux l'égalité a tout prix tend forcément vers la médiocrité qualitative car le reconnaissance passe aussi par le salaire , une société comme sa peu duré un temps mais serai jamais durable comme le communisme ... tout chose qui procure aucun plaisir , tu le pas pas ou tellement mal et lentement exprès car c'est du a ton caractère rebelle que tu as pas choisi ... pour moi l'égoïsme est une vertu car aucune cause n'est assez belle a mon gout pour que je me sacrifie pour elle @@valentinevintel9814
y'a plein d'autres gens qui ont fait les bons choix, ont travaillé dur, et se retrouvent avec à pein plus qu'un SMIC
tout dépend de comment on défini "un bon choix" si ton but est de pouvoir vite vite être en ménager et loué un appart oui c'est un bon choix mais si ton but est la célébrité pas trop ... le relativisme en mode tout ce vaut a ses limite , si on utilise le même raisonnement pour un pédophile qui viole ton gamin , lui n'a pas choisi d'être pédophile c'est une maladie mentale donc il a autant le droit que toi de vivre en liberté ... en transposant comme celà on vois très vite la limite de ce raisonnement de l'égalité a tout prix que tout ce vaut ... ce relativisme absolu @@Katokoda
@@BENCharleroi Attention à la pente glissante :p
8:45 La liberté *réelle*, c'est quoi?
C'est un concept qu'on entend souvent dans les vidéos des gauchistes mais qu'ils ne prennent jamais le temps de d'expliquer.
Peut-être que les traiter de gauchistes ne leur donne pas super envie d'expliquer 🤨
J'en parle à la fin de ma dernière vidéo, dans le passage sur le concept de liberté : https://youtu.be/q5u71rcWfEU
J'évoque également la critique égalitariste de la liberté réelle à la toute fin de ma vidéo sur le libertarisme : https://www.youtube.com/watch?v=MVhankVI_Vo
Et Cohen a écrit un article très intéressant si vous voulez approfondir le sujet : https://academic.oup.com/princeton-scholarship-online/book/30649/chapter-abstract/259721623?redirectedFrom=fulltext
@@Philoxime Ils sont susceptibles les "gauchistes" pour voir cette qualification comme une insulte.
Les gars comme moi, nous avons le droit à facho. Dans les 2 cas, c'est la gauchiste qui ont fait de ces mots, une insulte :D
Merci pour les liens. Je suis parti sur la vidéo Vous débattriez mieux en sachant ça.
Je regarderai votre dernière vidéo après ça 😉
@@slyshadows999 y a aussi "droitard" sinon, plus symétrique :)
Et sinon les gauchiss' ont droit aussi à "gauchiasse", "socialos", et dans pas mal d'endroits "communiste" est considéré (par les droitards) comme une insulte ^^
Mais question pertinente, j'ai prévu de faire une vidéo à part entière sur l'idée de "liberté réelle", pas toujours évidente
Bonjour. Je débarque tout juste sur cette chaîne et je voulais simplement dire que les mots " liberté " et "réelle " ne sont pas associables.
Pour simple exemple, l'être humains peut-il quitter la terre en vue d'aller vivre comme il lui conviendrait en dehors de notre monde, sans assistance respiratoire ? C'est impossible.
L'humain est donc assujetti aux modèles de sociétés qui lui sont imposés dans ce monde clos, s'il veut pouvoir assouvir sa dépendance , ne serait-ce, à la nourriture , à la boisson , à la sécurité et à la santé.
Bien entendu , l'humain peut toujours se trouver une caverne où aller vivre en ermite, mais les réalités de la faible condition humaine auront tôt fait de le rattraper. Y survivra-t-il ? Très difficilement et il ne sera toujours pas réellement libre.
@@monoptique621 Bonjour, réponse très rapide parce que je dois tourner une vidéo, mais votre objection est précisément celle que discute Philippe Van Parijs dans son livre "Real freedom for all", p. 22-24, du coup je vous mets un extrait ici (désolé pour le pavé de texte en anglais, vous pouvez directement sauter au 3e paragraphe pour l'objection) :
““It is, surely, the social institution of private property (or, as the case may be, of public property) that prevents those who ‘lack themeans’ of taking a round-the-world cruise from getting on to the boat. Moreover, no refining of the definition couldmake nonsense of the following intuitions: if I am penniless, I am not really free to join the cruise; if I have no option but to starve or to accept a lousy job, I am not really free to turn the latter down. I shall call opportunity the third component of freedom which these examples point to. The exact nature of this component clearly requires further clarification, but no semantic trick, à la Hayek or Buchanan, should blind us to its existence.45 I shall use the term realfreedom to refer to a notion of freedom that incorporates all three components—security, self-ownership, and opportunity—in contrast to formal freedom, which only incorporates the first two.46 Unlike the formal freedom, the opportunity, and hence the real freedom, to do whatever one might want to do can only be a matter of degree. The ideal of a free society must therefore be expressed as a society whose members are maximally free—in a sense to be specified shortly—rather than simply free.
It is worth emphasizing that the choice that has just been made amounts to selecting the broadest possible characterization of freedom-restricting obstacles consistent with the view that lacking freedom is being prevented from doing some of the things one might want to do (§ 1.5). Abstracting for the time being from the time dimension,47 any restriction of the opportunity-set is relevant to the assessment of freedom. For example, I can lack the real freedom to swim across a lake despite my being the full owner of myself, not just because I would not be granted permission by the private owner of the lake, but also because my lungs or my limbs would give in before reaching the other side. And this would be the case whether or not this physical inadequacy resulted from deliberate action by other human beings, whether or not other human beings played any role in bringing it about, and also whether or not they could do anything to remove it now. Thus, the conception of real freedom presented above does not merely refuse to confine freedom-restricting obstacles to coercion—whether defined as self-ownership-violation or as right-violation. It also refuses to confine them to obstacles external to the person concerned, or to obstacles that are produced deliberately, indeed produced at all and/or removable by other human beings.48
The strongest objection against this broad definition of real freedom is that it fails to capture the important distinction between what I may and what I can, between prohibitions and incapacities. The objection is not only that the language of freedom has more intuitive appeal in the former context than in the latter. While some stretching undoubtedly needs doing, it does not need to reach beyond a recognizably grey area, in which using the word ‘free’ is still fully intelligible. Even stating that I am not free to travel faster than light is only slightly odd, if at all. More fundamentally, the objection appeals to the observation that what we are concerned with here is the institutional characterization of a free society, and that an institutional set-up is just a way of distributing ‘mays’, not ‘cans’. Hence, stretching the concept of freedom to encompass both the permission dimension and the capacity dimension of the opportunity-set is pointless anyway, since it is only the former that is relevant to our enterprise. Thus formulated, the objection is useful but misguided. It is plainly wrong to assert that because an institutional set-up is a system of permissions, abilities are irrelevant to the task of determining which set-up has the most favourable impact on opportunity-sets. This is so, in part, because what I may is systematically affected by what I can. To illustrate, just think of the warning that appears on a board off Oxford's Magdalen Bridge in the early spring: ‘Experienced punters only’. Less trivially, via our earning power, our personal abilities massively affect what we shall be permitted to acquire. Conversely, what I can—over more than the very short term—is systematically affected by what I may. Whether or not I shall stop limping depends on whether or not my wallet or the waiting list will allow me to have the operation I require. Indeed, whether I shall survive at all depends on my entitlements to shelter, food, and drink. Thus, even though only the permission dimension of the opportunity-set is directly affected by the selection of an institutional set-up, the strong two-way causal relation between permissions and abilities makes it altogether impossible to dismiss the ability dimension as irrelevant to the freedom-based choice of such a set-up.49”
je me demande si tu pourrais développer que l'idée de la liberté. Ce que je ressens c'est une confusion entre la liberté : la capacité d'agir et les moyens qui donnent plus ou moins choix de possibilités aux personnes les mieux dotés. Donc si on part d'un pdv purement libéral la personne défavorisée et la personne aisé ont la même liberté d'agir dans le monde car ils ne sont pas pro activement contraints, et les moyens d'exercer cette liberté qui fournira plus d'options à la personne aisée. Est-ce que cela te paraît juste ?
après en ce qui concerne l'héritage. Ils présupposent que l'argent via d'une primo appropriation illégitime c'est bien cela ? Mais si tel est le cas, il faut le démontrer (sinon c'est un viol de la présomption d'innocence) et si c'est bien démontré, personne ne défend la légitimité de posséder un bien acquis illégitimement.
en ce qui concerne la propriété collective des ressources naturelles cela signifierait que l'ensemble de l'humanité pourrait profiter de l'ensemble des ressources naturelles de la terre. J'aurais donc un droit de regard et un droit légitime à posséder le pétrole de total, les diamants du Congo ou l'or trouvé dans une rivière par un américain par exemple. est-ce bien cela ?
après j'ai l'impression que son raisonnement sur le non sens de la primo appropriation rejoint ta critique du libertarisme sur cet argument.
j'aurais une question à te poser : pourquoi ne parles-tu pas de Hoppe dans ces sujets ? Ca pourrait être intéressant que tu le traites car il répond justement à cette légitimité de primo appropriation, je serais intéressé de savoir ce que tu en penses ! Merci pour tes vidéos très enrichissantes !
@frankmalenfant2828 - 2024-05-12
Le contre-argument que j'entends déjà dans ma tête contre l'argument du camping est "Mais si il n'y en a qui font rien, qu'est-ce qu'on fait?" À quoi j'aurais envie de pointer du doigt le patron de mon père qui joue au golf pendant que mon père travail, ou Elon Musk qui travaille tellement fort qu'il a le temps de gérer trois très grandes entreprises tout en Tweetant des inepties. Défendre le capitalisme en le vendant comme un système coercitif inefficace n'est vraiment pas le bon argument que certains croient, et pourtant cette peur constante que quelqu'un profite de la valeur de notre travail pendant qu'on se tue à l'ouvrage est celle que j'entends le plua souvent citée en argument pour défendre ce système où quelqu'un profite de la valeur de notre travail pendant qu'on se tue à l'ouvrage.
@groovy_bear - 2024-07-18
Très bonne remarque ; mais un grand patron -- même s'il s'accorde des temps de loisir parfois visible et ostensibles -- travaille généralement beaucoup aussi. De mon point de vue, son niveau de revenu et de richesse en général est absolument disproportionné par rapport aux efforts fournis, mais il travaille quand même, et très souvent beaucoup. De l'autre côté, celui qui ne travaille pas dans la société (= celui qui n'aide pas au camping dans cette métaphore) ne travaille littéralement pas. De sorte que la différence d'effort fourni entre le travailleur moyen et le patron est probablement plus faible que la différence avec la personne qui ne travaille pas. C'est probablement cela qui provoque la focalisation sur celui qui ne travaille pas plutôt que sur le patron.
En un sens, c'est une réaction qui provient d'un comportement probablement assez égalitariste de la majorité des gens : les différences de salaire ne sont pas aussi importantes que l'impératif que tout le monde fasse les même efforts.