Vue d'ensemble des radars - Musée du Radar

P-18 « Spoon Rest D »

Le P-18, indicatif russe 1RL131 « Terek » (cyrillique: 1РЛ131 «Терек») et code de l’Otan « Spoon Rest D », est un radar mobile en bande VHF transporté par deux véhicules tous-terrains (Ural) et deux camions de support. Il a été utilisé surtout en Europe de l’Est et dans le tiers-monde pour la détection des cibles pour des missiles antiaériens de type « Strela » et « Igla ». Il a également servi pour des fusées plus importantes en combinaison avec un radar de site (ex. SA-2 « Guideline »).

Contrairement aux autres fréquences, il n’existe pas de missiles antiradars dans la gamme VFH car l’antenne pour détecter leur émission est très imposante et il n’est pas possible d’en équiper sur un missile air-sol. De plus, en VHF et près de la surface terrestre, la diffraction de l’onde électromagnétique est de plus grande importance que pour d’autres fréquences. Le P-18 peut ainsi « voir » environ de 5 à 10 % plus loin sur l’horizon, ce qui lui donne un avantage sur les radars à plus haute fréquence.

Le servocontrôle de l’antenne du P-18 comporte plusieurs ports d’entrée et peut donc être utilisé par plusieurs radars fonctionnant de manière synchrone. L’affichage radar peut être élargi dans ce cas à la couverture totale des radars et peut contenir les échos d’un seul P-18 ou la somme des tous les radars. Les échos doublés peuvent également être filtrés par le système du P-18. Un site de P-18 comporte toujours un radar secondaire comme un « NRS-12 » simplement encodé ou un système plus sophistiqué comme le « Parol ». Le NRS-12 se range dans le même container que le P-18 alors que le Parol nécessite un camion supplémentaire.

Le transmetteur compte un générateur d’ondes utilisant un tronçon de ligne coaxial résonnant de 2 mètres avec une triode fendue (GI – 19B)). Il alimente un groupe de 16 antennes Yagi-Uda. Le duplexeur est formé de tubes TR (décharge électrique dans un tube rempli de gaz) et de diodes PIN. Un système mécanique peut changer la longueur de la ligne coaxiale pour donner quatre fréquences prédéfinies. Le contrôle automatique de fréquences suit la fréquence plus constante du récepteur.

Découlant du radar P-12 plus ancien, il utilise à l’origine des tubes à vide dans le récepteur mais il a un préamplificateur à transistor très sensible. Un indicateur de cibles mobiles (en russe система селекции подвижных целeй СПЦ) fonctionne avec deux tubes à potentiel comme bloc mémoire. Grâce à la compensation pour le vent, ce système pouvait être utilisé pour distinguer les cibles des paillettes de contre-mesure. Les tubes mémoires seront également utilisés contre le brouillage asynchrone dans le canal d’amplitude. Le système d’opération peut être télécommandé en lui ajoutant des transistors à effet de champ comme interrupteur rapide.

Les versions plus récentes, non utilisées dans l’ex-Allemagne de l’Est, auront un indicateur de cibles mobiles numérique. Des ensembles de ce circuit ont été produits pour mettre à jour les anciens modèles. La synchronisation complète, le bloc de tubes à potentiel et le bloc de traitement du signal étaient complètement nouveaux.

Les échos sont affichés sur deux PPI qui peuvent être détachés de leur étagère pour utilisation jusqu’à 500 mètres du site radar. Il y a également un affichage A pour vérification lors des entretiens électroniques. Sauf pour l’indicateur de cibles mobiles et l’affichage cathodique plus grand, les autres signaux ont été transistorisés.