Radar bistatique
Figure 1 : Deux radars coopérant pour former un radar bistatique: le premier émet et le second écoute les échos des cibles.
En général, le transmetteur et le récepteur d’un radar partage la même antenne. C’est le principe du radar monostatique. Avant le développement du duplexeur, qui permet d’alterner entre les deux usages, cela était impossible et les premiers radars devaient utiliser une antenne pour chacune des fonctions. C’était le cas des radars de la « Chain Home » britannique, le large premier réseau de radars mis en opération juste avant le début de la Seconde guerre mondiale.
Un tel arrangement est appelé un radar bistatique. Bien que l’antenne réceptrice et émettrice puisse être co-localisées, le terme en est venu le plus souvent à désigner un système radar où une antenne secondaire reçoit la diffusion latérale les échos des cibles sondé par un radar principal monostatique, lui-même situé à une distance de plusieurs kilomètres ou dizaines de kilomètres du récepteur secondaire. On peut ainsi adjoindre une antenne réceptrice bistatique à un radar Doppler monostatique ou mettre en relation deux radars monostatiques qui utilisent la même fréquence. Dans un tel arrangement, plus la distance est grande entre les deux composantes, plus le parallaxe est grand. Cela donne deux points de vue de la même cible.
Avantages principaux
- Faible coût à l'achat et à l'entretien (si on utilise l'émetteur d'un tiers);
- Pas d'autorisation d'utilisation d'une fréquence (si on utilise l'émetteur d'un tiers);
- Mise en œuvre secrète du récepteur dans les utilisations militaires;
- Bonne résistance aux contre-mesures électroniques car le type d'onde, la fréquence utilisée et la position du récepteur sont inconnus;
- Possibilité d'optimiser la surface équivalente radar (SER) résultante des effets géométriques de la cible.
Inconvénients majeurs
- Système complexe ;
- Frais de communication entre les différents sites;
- Pas de contrôle de l'émetteur (si on utilise l'émetteur d'un tiers) ;
- Plus difficile à mettre en œuvre ;
- Mauvaise couverture à basse altitude car plusieurs sites doivent être à vue.