Fruit
Figure 1 : Écran PPI d’un radar secondaire sans le filtre d’interférences asynchrones.
Figure 1 : Écran PPI d’un radar secondaire sans le filtre d’interférences asynchrones.
Fruit
Tous les radars secondaires émettent 1030 Mhz et les transpondeurs répondent de façon omnidirectionnelle sur 1090 Mhz. Ces fréquences standards permettent aux avions de pouvoir passer d’une zone de contrôle aérien à une autre sans avoir besoin de changer à chaque fois les paramètres de leur transpondeur.
Cette réponse pourra cependant être captée par tous les récepteurs de radars secondaires ou de stations de contrôle terrestres situés dans la zone de rayonnement de l'émetteur de bord. Ainsi le récepteur d'une station B pourra détecter une réponse à une interrogation d'une station A dès l'instant où la cible C se retrouve dans la zone de recouvrement des couvertures de A et de B. Cette réponse, qui n'a pas de relation avec les interrogations successives de la station B, est appelée: réponse asynchrone ou fruit.
Le terme « fruit » est un acronyme anglophone ayant deux origines :
- False Replies Un-synchronised In Time ;
- False Replies Unsynchronised to Interrogator Transmission.
Le « fruit » provient donc de réponses non sollicitées. Plus le trafic aérien avec transpondeurs augmente et que le nombre de stations terrestres se multiplient, plus ces interférences surviennent. Cela augmente le nombre de fausses détections et l’élimination de bonnes détections à cause du filtrage nécessaire pour essayer d’amenuiser son effet.
Defruiteur
À chaque fois que le faisceau d’un radar secondaire rencontre une cible, le transpondeur de celle-ci transmet une réponse dans toutes les directions. Si la cible reçoit une interrogation d’un autre radar, une seconde réponse arrivera au premier radar à un temps différent et aléatoire. Comme le temps d’illumination de la cible par le premier radar dure un certain nombre d’impulsions, la situation peut se reproduire un grand nombre de fois. Toutes les réponses pour cet aéronef sont emmagasinées dans un appareil appelé un éliminateur de signaux non synchronisés ou défruiteur.
Figure 2 : Principe du défruiteur (Critère nécessaire : au moins 2 réponses de 2 périodes de répétition des impulsions)
Figure 2 : Principe du défruiteur (Critère nécessaire : au moins 2 réponses de 2 périodes de répétition des impulsions)
Elles seront ensuite comparées d’une impulsion à la suivante. Celles qui se trouveront plus ou moins au même endroit (même temps de retour au radar) seront considérées comme provenant d’une cible réelle, les autres seront éliminées. Selon l’importance des interférences, la comparaison peut être effectuée avec plus de deux impulsions provenant de différentes périodes de répétition des impulsions (PRI). Cette méthode pose cependant un dilemme :
- Plus la densité du fruit sera grande, plus il vous faudra raffiner les paramètres et le nombre de balayages entrant dans le traitement du défruiteur ;
- Plus la densité du fruit sera grande, plus la probabilité de réponse certifiée diminuera donc ;
- Plus la probabilité de réponses certifiées est faible, plus les paramètres du défruiteur doivent être relâchés afin de ne pas augmenter le taux de cibles manquées.
Les paramètres opérationnels du défruiteur doivent donc être un compromis entre un filtre très pointu qui ne garde que des réponses extrêmement sûres, mais élimine un certain nombre de bonne réponses dans le processus, et autre filtre très lâche qui laisse passer beaucoup de fausses informations pour être sûr de ne pas manquer de vraies réponses.