Construisons un récepteur superhétérodyne
Pour extraire l’information à basse fréquence contenue dans un signal de radiofréquence (RF), le récepteur doit le démoduler. Cependant, le signal RF est extrêmement faible et la diode a besoin d’un seuil minimal de puissance pour fonctionner ce qui ne peut être obtenu que par un transmetteur puissant à très courte distance.
C’est pour cette raison qu’un préamplificateur de haute fréquence (HF) est nécessaire pour étendre la portée du récepteur en rehaussant le signal. Ce préampli doit avoir une très faible bande passante afin de ne pas amplifier le bruit hors de la fréquence du signal désiré.
Ce circuit ne permet de recevoir qu’une seule fréquence, ce qui est très limitatif. Par pallier, il faut rendre le préamplificateur ajustable en fréquence à l’aide d’un condensateur variable.
Ce n’est pas vraiment suffisant car il faut plus d’amplification.
Comme il est plutôt difficile de manipuler plusieurs boutons d’ajustement en même temps,
un pour chaque amplificateur, il faut utiliser un variateur synchronisé appelé « condensateurs jumelés ».
Tous les amplificateurs doivent être isolés les uns des autres car tout fils les unissant peut devenir une antenne transmettant en haute fréquence.
Le signal produit serait capté par l’antenne réceptrice, causant une oscillation en rétroaction et le récepteur deviendrait alors un transmetteur.
Théoriquement, ce montage peut être répété jusqu’à…
… ce que l’ajustement mécanique devienne trop instable et que de la rétroaction s’installe encore.
Si l’idée d’ajustement est abandonnée, le circuit ci-dessous devient possible:
On ne peut alors recevoir qu’une seule fréquence mais le récepteur y être extrêmement sensible.
Si ce « récepteur à fréquence unique » est utilisé pour recevoir une fréquence peu active et qu’un convertisseur ajustable lui est adjoint, dont la fréquence stable de sortie est la différence entre la porteuse RF et la fréquence d’un oscillateur ajustable, …
… le tout est transformé en récepteur superhétérodyne!
Le récepteur superhétérodyne (de son nom complet « récepteur supersonique hétérodyne ») fut inventé par l’ingénieur américain Edwin Armstrong en 1918.