Mesures de soutien électronique (MSE)
Figure 1 : Système EL/L-8300 de renseignement d’origine électronique (SIGINT) couvrant les fréquences de 0,03 à 40 GHz.
Figure 1 : Système EL/L-8300 de renseignement d’origine électronique (SIGINT) couvrant les fréquences de 0,03 à 40 GHz.
Mesures de soutien électronique (MSE)
Les mesures de soutien électronique (MSE) sont une série de techniques servant à intercepter les communications d'un adversaire dans le but de capter, à des fins tactiques, des renseignements sur ses transmissions, ce qui donne une indication des intentions de cet adversaire. Ces techniques se divisent en deux groupes :
- Le renseignement électronique (en anglais ELectronic INTelligence ou ELINT)
qui est dédié à l’interception et l’analyse des émissions par les radars de surveillance ou de pointage et de téléguidage des missiles.
Ces systèmes sont souvent associés à d’autres de contre-mesures électroniques (CME) pour s’en défendre;
- Le renseignement transmissions (en anglais COMmunications INTelligence ou COMINT) qui se concentre sur l’interception des messages vocaux ou numériques.
Ces deux composantes dépendent d’un équipement informatique de pointe pour effectuer leur analyse. Les logiciels peuvent traiter des signaux multiples et sont préprogrammés afin de pouvoir reconnaître les caractéristiques de plus de 2 000 systèmes radars. Ils peuvent également être reprogrammés par l’opérateur afin d’emmagasiner les signaux d’émetteurs inconnus qui seront répertoriés à postériori. Le traitement se déroule en trois temps :
- Classer les impulsions radar en temps réel ;
- Séparer les trains d’impulsion ;
- Identifier les émetteurs.
La combinaison de ELINT et COMINT s’appelle le renseignement d'origine électromagnétique (en anglais SIGnals INTelligence ou SIGINT).
Renseignement électronique (ELINT)
Pour la protection des troupes et de l’armement, le renseignement électronique est essential car il prévient de la position de toute menace et fait l’analyse des signaux provenant des radars de surveillance ou de contrôle des missiles de l’adversaire. Les signaux provenant de ces radars sont interceptés par une récepteur et analysés par un système informatique pour en tirer une vaste gamme de paramètres dont la direction de l’émetteur, le type de radar, sa ou ses fréquences d’opération et sa fréquence de répétition des impulsions (FRI) (unique ou multiple). Ces données sont habituellement suffisantes pour identifier la « signature » du radar à partir d’une banque de données en mémoire et de déterminer s’il est ami ou ennemi. L’analyse est quasi-instantanée et l’alerte est lancée immédiatement ensuite pour permettre de lancer les contre-mesures comme des leurres ou du brouillage des émissions.
Pour les avions, les navires et les véhicules de combats, le renseignement électronique est essentiel à leur survie sur les champs de bataille moderne. Les données entrent en continu et sont constamment revues pour déceler de nouvelles menaces. Les récepteurs sont généralement à quartz ou superhétérodynes, les deux ayant des avantages particuliers.
Les récepteurs vidéo à quartz, à bande étroite ou large, peuvent opérer dans une gamme de fréquences allant de 0,5 à 4 GHz ce qui couvre toutes les fréquences des radars connus, sauf ceux de la bande millimétrique fonctionnant à 94/95 GHz. Ils sont efficaces contre les radars à impulsions qui opèrent en changement rapide de fréquence, de FRI ou de spectre d’émission large, ou même contre les radars à ondes entretenues.
Les récepteurs à superhétérodyne sont plus complexes mais ont une plus large gamme de fréquences disponibles, de 0,01 à 40 GHz, à un niveau minimum de détection plus bas. Is ont une plus longue portée et une pénétration plus grande des lobes secondaires (ces lobes très faibles sont perçus grâce à la meilleure sensibilité du récepteur).
Renseignement transmissions (COMINT)
Le renseignement transmissions concerne l’interception, la provenance et l’analyse des communications de l’ennemi afin de pouvoir connaître ses mouvements et ses intentions. Les systèmes récents permettent à l’opérateur de travailler sur des données complexes grâce à des programmes informatiques intégrés et l’analyse des signaux donne des informations précieuses aux commandants sur le terrain. Les récepteurs sont souvent contrôlés à distance et leur déploiement en plusieurs endroits permettent de trouver la source par triangulation.
Le spectre de fréquences et la forme des ondes captées s’ajoutent aux données alphanumériques décodées, le tout permettant de mieux identifier les réseaux de communications et de radars de l’adversaire, ainsi que leurs positions et mouvements. Ces informations permettent de produire une carte incorporant toutes les informations interceptées qui donnent au commandement une vision globale tactique et électromagnétique des forces ennemies.